Le traitement par ondes de choc en kinésithérapie

ondes de chocLes tendinopathies sont récurrentes chez de nombreux sportifs. Elles peuvent endolorir et entraver la préparation sportive, et augmenter les risques de blessures plus graves.

Le traitement préconisé implique souvent un repos sportif, préjudiciable à l’entraînement et mal accepté par le sportif. Le traitement par ondes de choc est une alternative intéressante aux traitements traditionnels car il permet justement de poursuivre l’entraînement, et est beaucoup mieux toléré par le patient.

La thérapie par ondes de choc

Egalement appelée SWT (ShockWave Therapy), il s'agit d'une thérapie par ondes acoustiques extracorporelles à haute intensité qui a pour objectif de traiter les pathologies musculo-tendineuses de l’appareil locomoteur.

Cette technique a été introduite en médecine dans les années 80 pour traiter les lithiases urinaires et désintégrer les calculs sans provoquer d’effets secondaires. Par la suite, elle s’est étendue au traitement des calcifications tendineuses puis des tendinopathies non calcifiées.

La thérapie par ondes de choc est une technique alternative qui présente de nombreux avantages :

  • C’est une thérapie non-invasive, ambulatoire et atraumatique;
  • Elle ne nécessite ni anesthésie ni médication;
  • La durée totale de traitement est plus courte et la récupération est plus rapide;
  • Il y a très peu d’effets secondaires;
  • Elle n’implique pas de mise au repos strict et pas d’arrêt de l’entraînement pour les sportifs (sauf compétition).

Ondes de choc : principe et effets

Le principe des ondes de choc

Le kinésithérapeute utilise un appareil pour appliquer des impulsions répétées sur la zone à traiter, à travers le tissu cutané. Il utilise une pièce à main, munie d’un embout dont la taille et la forme varient en fonction de la zone à traiter. Il procède aux paramètres de réglages en fonction de l’intensité du traitement et de la tolérance du patient.

ondes de choc

Le protocole comprend en général 4 à 6 séances (1 séance par semaine, avec un repos de 5 jours entre les séances) d’une durée de 5 à 10 minutes :

  • Le kinésithérapeute installe le patient et procède à un examen clinique de la zone à traiter ;
  • Il procède au réglage des paramètres de l’appareil: pression (2,5 à 3 bars), fréquence (10 à 15 Hz) et nombre total d’impulsions (2000 à 3000) ;
  • Il applique un gel de contact ;
  • Il applique la tête du pistolet sur la zone à traiter pendant quelques minutes ;
  • Il peut procéder au glaçage de la zone pour apaiser les douleurs consécutives à la séance.


6 semaines après la dernière séance, le kinésithérapeute procède à une évaluation de contrôle de la zone traitée. Pendant la durée du traitement, une poursuite de l’activité physique est recommandée (sans compétition et sans effort explosif), pour favoriser la cicatrisation des fibres tendineuses.

Les effets du traitement

Le traitement par ondes de choc entraîne des effets mécaniques et métaboliques bénéfiques sur la douleur et la cicatrisation:

  • Action analgésique: les chocs répétés provoquent la libération de substances antalgiques (endorphines) au niveau local, ce qui permet une réduction rapide de la douleur lors de la séance. Ils entraînent également une baisse de la concentration de subtance P, neurotransmetteur de la douleur, ce qui permet de réduire la douleur.
  • Action défibrosante des tissus, qui s’apparente à celle des massages tranverses profonds : création de micro-lésions qui vont induire un processus de cicatrisation.
  • Action vasculaire: les impulsions entraînent une hypervascularisationet une revascularisation, qui permettent d’améliorer le métabolisme local, d’augmenter les facteurs de croissance et de favoriser une meilleure cicatrisation.
  • Action décalcifiante, qui va détruire les calcifications.

Indications pour la thérapie par ondes de choc

La thérapie par ondes de choc est principalement utilisée en physiothérapie, orthopédie et médecine du sport, et permet de traiter divers types de pathologies:

  • Tendinopathies (tendinopathies rotuliennes), épicondylites, achillodynies;
  • Calcifications, épines calcanéennes, exostoses, périarthrites scapulo-humérales, mauvaises consolidations osseuses ;
  • Enthésopathies;
  • Douleurs des trigger points (points gâchette);
  • Fibroses;
  • Douleurs dorsales et cervicales diverses;
  • Déchirures musculaires à répétition;
  • Blessures du sport (fasciite plantaire, périostite).

Contre-indications

Le traitement par ondes de choc génère très peu d’effets secondaires: irritations, ecchymoses, douleurs locales temporaires. Il est cependant contre-indiqué dans certains cas:

  • Sur les zones de croissance osseuse ou d’ostéosynthèse;
  • Sur la zone du tronc, en raison de la proximité avec les organes vitaux et les vertèbres;
  • En cas de traitement anti-coagulant ou de troubles de la coagulation;
  • En cas de pathologies de croissance (maladie d’Osgood-Schlatter qui touche le genou principalement chez le jeune sportif; maladie de Sever qui touche principalement le talon chez le jeune sportif);
  • En cas de syndrome douloureux régional complexe (algodystrophie);
  • Pour les personnes possédant un Pacemaker;
  • Dans le cas de présence de matériel métallique (plaques, vis…) à proximité de la zone à traiter;
  • En cas d’infiltrations ou d’intervention chirurgicale depuis moins d’un mois ;
  • En cas de grossesse;
  • En cas de tumeur, infection ou plaie.

Les ondes de choc : des résultats prometteurs !

En termes d'efficacité thérapeutique, le traitement par ondes de choc offre de très bons taux de résultats, d'autant plus que le sujet est sportif et motivé et la pathologie assez récente. Il permet de réduire la douleur rapidement et d’améliorer la qualité de vie, tout en permettant de conserver une activité physique modérée en-dessous du seuil de douleur.

Pour des pathologies datant de moins de 6 mois, lorsque le diagnostic est bien posé et que les paramètres de réglages sont adaptés, on constate de 75 à 80% de résultats positifs significatifs:

  • Diminution importante ou complète de la douleur et des troubles ;
  • Accélération de la cicatrisation ;
  • Reprise de l’activité au niveau antérieur.