Qu'est-ce que la kinésithérapie respiratoire et quels sont ses effets ?

Qu'est-ce que la kinésithérapie respiratoire et quels sont ses effets ?

La kinésithérapie respiratoire est une technique pour décongestionner les bronches chez les enfants ou chez les adultes. Tous les kinésithérapeutes sont formés pour la pratiquer. Au cours de leurs études, ils passent en revue les différentes techniques qui sont totalement manuelles ou utilisent des accessoires. Nous vous expliquons ici à qui cette technique s’adresse et comment elle se pratique.

Quelle est l’utilitéde la kinésithérapie respiratoire ?

La kinésithérapie respiratoire permet de soulager les bronches en effectuant des manipulations particulières qui touchent l’ensemble du système respiratoire. Le kinésithérapeute effectue des massages et pressions qui visent à améliorer la respiration. Tout ce qui gêne la circulation de l’air par le nez et la ventilation des bronches est décongestionné. En cas de pathologies qui engendrent d’importantes sécrétions, comme les bronchites chroniques et les bronchiolites, la kinésithérapie respiratoire permet de les évacuer et de soulager rapidement le patient oppressé.

La kinésithérapie respiratoire traite les voies aériennes supérieures et les voies pulmonaires. Lorsque les sécrétions liées à la pathologie peuvent être réduites par allopathie, la manipulation par le kinésithérapeute est associée à un traitement médicamenteux. Il est en effet capital de ne pas laisser une infection pulmonaire s’installer et risquer des complications. Grâce à la combinaison des médicaments et des techniques de kinésithérapie respiratoire, la guérison est accélérée.

À qui s’adresse la kinésithérapie respiratoire?

La kinésithérapie respiratoire s’applique pour toutes les maladies qui produisent de la toux, des difficultés respiratoires à l’effort et/ou l’encombrement des bronches. Les principales pathologies qui peuvent être soignées sont les suivantes:

  • pneumonie;
  • mucoviscidose;
  • insuffisance respiratoire;
  • asthme;
  • pneumothorax;
  • troubles neuromusculaires;
  • BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive);
  • emphysème pulmonaire;
  • pleurésie;
  • tuberculose;
  • allergies;
  • reflux gastro-œsophagiens;
  • bronchectasie ou DDB (dilatation des bronches), etc.

La kinésithérapie respiratoire s’applique à tous les âges, chez les adultes, comme chez les enfants, et même chez les bébés. En effet, pour les tout petits atteints de bronchite ou de bronchiolite, elle permet de rapidement restaurer le système respiratoire. Elle est également prisée, car elle permet de réduire la prise de médicaments.

La prescription de kinésithérapie respiratoire

Il revient au médecin traitant de rediriger son patient vers un kinésithérapeute. Les séances se déroulent généralement dans son cabinet, sauf cas exceptionnel où le patient est hospitalisé. Lors de la première séance, le praticien effectue d’abord un diagnostic, grâce à quelques observations. Il vérifie les antécédents et note les symptômes; toux (et type de toux), fièvre, niveau d’encombrement des bronches, présence des crachats, etc. Il devra par la suite toujours commencer sa séance par un bilan de santé pour savoir comment la maladie évolue et adapter sa séance en conséquence.

Les manipulations sont ensuite pratiquées sur le patient qui peut être allongé ou assis. Leur durée dépend de la pathologie qui doit être traitée et en fonction de sa gravité. Il en va de même pour le nombre de séances et leur fréquence. En moyenne, il faut moins d’une dizaine de séances, sauf bien sûr pour les maladies chroniques qui nécessitent de poursuivre le traitement. Pour les maladies qui détruisent l'épithélium endobronchique - c’est-à-dire la protection des poumons qui les préserve des corps étrangers nocifs de l’air - les séances sont prescrites à vie.

Le kinésithérapeute exerce également un rôle de conseil pour prendre de bonnes habitudes au quotidien, en fonction de la condition du patient. Les séances de kinésithérapie respiratoire sont prises en charge par l’assurance maladie et les mutuelles complémentaires.

Quelles sont les différentes techniques de kinésithérapie respiratoire

L’objectif du kinésithérapeute est de favoriser une toux qui va permettre d’expulser les sécrétions qui encombrent le système respiratoire et gênent la respiration. Le résultat pour le patient est instantané: dès la fin de la séance, il doit se sentir soulagé.

Il revient au kinésithérapeute de choisir la technique la plus adaptée en fonction de la pathologie de son patient.

Le désencombrement des voies aériennes supérieures

Avant de débuter les manipulations, le kinésithérapeute tente de soulager les bronches en désencombrant les voies aériennes supérieures avec un lavage au sérum physiologique par exemple. La technique s’appelle la «rhinopharyngée rétrograde». Le praticien exerce un appui sur le maxillaire inférieur à la fin de l’expiration, tout en maintenant la bouche fermée. Ceci a pour but d’induire la respiration nasale qui dirige naturellement les sécrétions vers le pharynx (carrefour aéro-digestif entre les voies aériennes - allant de la cavité nasale au larynx - et les voies digestives).

Le kinésithérapeute utilise ensuite la technique d'antépulsion pharyngo-buccale pour expectorer les sécrétions. Lorsque le patient expire l’air par la bouche, il appuie sous son menton, au niveau de la langue, afin de l’empêcher de déglutir. Cela a pour effet de projeter les sécrétions vers l’avant de la bouche et de pouvoir les évacuer.

La toux provoquée

Si le kinésithérapeute le juge utile, il peut recourir à la toux provoquée. Il demande à son patient d’inspirer profondément. En fin de mouvement, il comprime la face antérieure de la trachée en appuyant avec sa main, ce qui déclenche par réflexe la toux. Cette technique est plus particulièrement réservée aux petits enfants, en dessous de 3 ans, qui ont dû mal à déclencher la toux sur demande. Elle est toutefois appliquée dans certains cas aux enfants plus grands, ainsi qu’aux adultes.

La toux provoquée permet de décongestionner les bronches en drainant les sécrétions en direction de la cavité buccale, avant de les expectorer.

Le désencombrement bronchique

Le désencombrement bronchique est obtenu par une technique appelée ALFEet qui recourt à l’accélération du flux respiratoire. Le kinésithérapeute place une main sur l’abdomen et une main sur le thorax. Il créer alors une dynamique entre ses deux mains, afin de refouler la masse viscérale pour la main abdominale et d'enrouler et abaisser les côtes pour la main thoracique.

Il effectue cette manœuvre à raison d’une fréquence de 5 à 10 accélérations successives du flux, puis laisse un temps de repos qui doit provoquer la toux. L’expectoration suit.

L’ARFE

L’ARFE est la technique de l’accélération rapide du flux respiratoire qui doit désobstruer les bronches. Le but est d’accélérer le flux respiratoire lors de l’expiration. En conséquence, il se crée une turbulence suffisamment puissante pour décoller les sécrétions qui s’étaient fixées sur les parois des bronches.

La ventilation dirigée

La ventilation dirigée vise à effectuer un drainage bronchique. Le praticien demande à son patient d’effectuer de puissantes et longues inspirations, puis expirations, et de les répéter. Elles sont pratiquées alors que le patient est allongé sur le dos, sur chacun des côtés, et lorsqu’il est assis.

Cette technique par ventilation et drainage est également appelée technique de flux expiratoire contrôlé. Le praticien aide par les palpations à faire remonter les sécrétions en direction des voies aériennes de la bouche (proximales).

Cette technique est souvent privilégiée pour les patients souffrant de bronchites chroniques ou d’asthme.

Les vibrations manuelles

Les vibrations manuelles sont aussi appelées le clapping. Le kinésithérapeute effectue des percussions sur le thorax qui aident à décrocher les sécrétions qui encombrent les bronches. Cette technique est de moins en moins courante, car elle n’est pas la plus efficace.

La broncho-aspiration

La bronco-aspiration utilise un appareil comparable à un aspirateur. Une sonde est introduite et permet d’aspirer les mucosités qui obstruent le système respiratoire.