La kinésithérapie pour soulager la bronchiolite

Chaque année en France, près de 30 000 enfants de moins d’un an sont touchés par la bronchiolite. Pendant l’hiver, ce chiffre peut même grimper jusqu’à 450 000. Qu'est-ce que la bronchiolite ? Quels bienfaits apportent la kinésithérapie en cas de bronchiolite ? Dans cet article, nous vous présentons les soins en kiné respiratoire qu’un kinésithérapeute peutprodiguer pour la soulager.

Qu’est-ce que la bronchiolite ?

Le terme bronchiolite désigne une infection virale respiratoire des bronchioles. Elle est à la fois aiguë et contagieuse. Ce sont les plus petites bronches chargées d’amener l’air au fond des poumons.

L’atteinte des bronchioles se traduit par une inflammation de leurs parois ainsi qu’une obstruction du nez et des voies respiratoires. Cette obstruction est due à une accumulation des sécrétions des bronches formant des bouchons muqueux.

Les causes de la bronchiolite

En général, l’infection des bronchioles est associée au virus respiratoire syncytial (VRS). Mais elle peut aussi être liée à un autre virus ou une bactérie. La bronchiolite est très courante chez les enfants de moins de 2 ans notamment chez les nourrissons de moins de 8 mois. À la fin de l’automne et en hiver, 1/3 des nourrissons âgés de moins de 2 ans souffrent de cette maladie respiratoire.

Les symptômes de la bronchiolite

Le principal symptôme de la bronchiolite est une légère rhinopharyngite accompagnée d’une fébricule, d’un écoulement de nez et d’une toux sèche. S’en suivent des épisodes de gêne respiratoire.

L’encombrement des voies aériennes par l’infection peut parfois rendre la respiration du bébé sifflante. Le nourrisson ou le jeune enfant peut également avoir du mal à s’alimenter. Il peut même repousser le biberon.

L’évolution de la bronchiolite

Les signes de cette maladie respiratoire peuvent disparaître d’eux-mêmes au bout de quelques jours. Ce sont surtout lors des deux premiers jours d’infection que les parents doivent accorder une attention particulière à leur enfant.

Habituellement, la guérison peut s’observer dans les 8 à 10 jours après l’infection. C’est à cause de cette évolution favorable que l’on considère la bronchiolite comme bénigne.

Les complications de la bronchiolite

Bien que cette pathologie soit bénigne, les signes peuvent persister, voire s’aggraver, chez certains nourrissons fragilisés. C’est le cas des enfants nés prématurément ou des enfants souffrant d’une autre maladie. Dans ces situations, les parents doivent redoubler de vigilance.

Différentes complications de la bronchiolite peuvent se produire.

Une surinfection bactérienne peut survenir. Elle peut se manifester par une otite (inflammation de l’oreille), une fièvre élevée ou des sécrétions purulentes. Cette surinfection bactérienne ne disparaît pas spontanément, elle se traite uniquement par antibiothérapie.
Dans certains cas, une détresse respiratoire peut faire suite aux difficultés respiratoires de l’enfant.
Les rechutes sont aussi possibles. Un enfant peut faire deux épisodes ou plus au cours de sa vie. À partir du troisième épisode, le médecin vérifie si la bronchiolite est associée à de l’asthme.

En cas de bronchiolite: quel type de soin peut apporter un kinésithérapeute ?

Il existe une technique spéciale utilisée en kinésithérapie pour soulager la bronchiolite. Il s’agit de la kinésithérapie respiratoire.

Cette technique a pour but de désencombrer les voies aériennes du nourrisson. Elle s’intéresse tant aux voies aériennes supérieures (larynx, pharynx, bouche, nez et fosses nasales) qu’aux voies aériennes inférieures (conduits et sacs alvéolaires, alvéoles, bronchioles, bronches et trachée). Concrètement, le kinésithérapeute aide le jeune enfant à tousser pour qu’il expulse les sécrétions à l’origine des gênes respiratoires.

Des séances quotidiennes permettent de profiter de ces bienfaits de la kinésithérapie respiratoire. Cela permet également une meilleure surveillance de l’évolution de la maladie. En fonction de l’état de l’enfant, le spécialiste en massothérapie peut contacter le médecin pour adapter ou changer son traitement.

Quelles sont les techniques utilisées par la massothérapie pour soigner une bronchiolite ?

C’est le médecin traitant qui prescrit les séances de kinésithérapie respiratoire. Il définit le nombre de séances en fonction de l’état initial et de l’évolution de l’état de santé du jeune enfant. Pour bien cerner l’état de celui-ci, le kinésithérapeute pose des questions aux parents sur:

les antécédents médicaux, notamment de bronchiolite ;
l’état général ;
les symptômes ;
l’alimentation ;
le traitement suivi…

À l’issue de cet interrogatoire, le kinésithérapeute évalue la respiration du jeune enfant. Une fois son diagnostic établi, il vérifie comment il accepte la séance avec certains tests.

Après ces étapes, la séance de massokinésithérapie respiratoire proprement dite peut commencer. Il utilise principalement et successivement 3 techniques pour le désengorgement des bronchioles.

Le désencombrement des voies aériennes supérieures

Le procédé débute par un désencombrement des voies aériennes supérieures. Cette technique consiste en un lavage du nez et des fosses nasales avec du sérum physiologique.

En pratique, elle consiste à:

bien maintenir l’enfant pendant le lavage ;
l’allonger sur le dos avec la tête sur le côté ;
introduire la pipette du sérum dans la narine supérieure ;
instiller le sérum en une longue et seule pression ;
boucher la narine supérieure avec un doigt pour faciliter l’expulsion des mucosités par l’autre narine.

Ce lavage doit être réalisé 6 à 8 fois par jour. Il est possible d’appliquer un complexe d’aromathérapie 30 minutes avant la séance. Le praticien apprend également cette technique de désobstruction du nez aux parents. De cette manière, ils pourront aussi poursuivre le soin à la maison.

Le désencombrement bronchique

Le désencombrement bronchique vise l’évacuation des sécrétions des bronches et de la trachée. À cet effet, le kinésithérapeute place une main au niveau de l’abdomen, et l’autre au niveau du thorax. Il exerce des pressions manuelles qui engendrent une expiration lente et dirigée. Cela permet de conduire les sécrétions des bronches vers la trachée. Avec une fréquence de 5 à 10 fois entrecoupée par des temps de repos, cette manœuvre provoque la toux et favorise l’expectoration du bébé.

La toux provoquée

Quand les sécrétions arrivent au niveau de la trachée, le kinésithérapeute comprime la face antérieure de la trachée avec un appui digital. Cette manœuvre déclenche le réflexe de toux et d’expectoration.

Quels sont les bienfaits de la kinésithérapie respiratoiresur la bronchiolite ?

Les effets thérapeutiques de la kinésithérapie respiratoire semblent agir rapidement sur le jeune enfant. Dans la majorité des cas, les bienfaits de la kinésithérapie respiratoire commencent à se ressentir après seulement 6 à 7 séances. Néanmoins, en présence d’autres maladies chroniques, le nombre de séances peut se prolonger davantage.